Une Ombre Vorace

 auteur

Mariano Pensotti

 metteur en scène

Mariano Pensotti

 date

du 20/05/2025 au 24/05/2025

 salle

Théâtre Silvia-Monfort,
Paris

 appréciation
 tags

Mariano Pensotti / Théâtre Silvia-Monfort

 liens

Théâtre Silvia-Monfort

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Pas encore retourné au Monfort (qui a repris son nom complet de Théâtre Silvia-Monfort) depuis que Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel en ont délaissé la direction pour prendre celle du Théâtre du Rond-Point, c’est avec intérêt qu’on se rendit aux abords du Parc Georges-Brassens, dans le lieu géré, depuis deux ans, par Ninon Leclère et Jean-Baptiste Pasquier. L’ambiance y est toujours aussi sympathique, avec un public mixte, et une vraie attention portée sur le mélange des genres : à preuve, le samedi où nous y étions, outre la pièce de théâtre dont il va être rendu compte, un concert et deux représentations de nouveau cirque s’y donnaient, dans les différents espaces du (et autour du) théâtre.

Dans la même veine que de récentes pièces créées autour de figures d’alpinistes ou d’arpenteurs des montagnes, Une Ombre Vorace se concentre sur Jean Vidal, grimpeur lui-même fils d’une célèbre figure disparue lors d’une tentative d’ascension de l’Annapurna (« ombre vorace » en népalais). Portraituré par Élios Noël, le montagnard nous relate son histoire en même temps que Cédric Eeckhout interprète un acteur chargé de jouer Jean Vidal dans un biopic. Mises en parallèle, les deux incarnations conduisent à ce que la plupart des scènes se trouvent jouées deux fois et, malgré cela, le dispositif fonctionne bien car il sait jouer sur le différentiel entre réel et représentation du réel (bien qu’au théâtre, le « réel » ne soit déjà pas trop le réel). Cette mise en abyme se double d’un regard critique et amusé sur les conventions du cinéma grand spectacle avec sa musique larmoyante, ses ralentis et gros plans, son apparition d’animaux non indigènes agissant comme simple prétexte à métaphores grossières, ou son travestissement de la vérité afin de la rendre plus romanesque.

Avec sa scénographie simple et maligne (deux tapis roulants, un grand panneau central pivotant coupé en trois avec une face blanche et une face miroir, pouvant à la fois symboliser une paroi rocheuse ou les murs d’une loge de cinéma), la pièce de Mariano Pensotti se veut aussi réflexion sur le poids du passé, sur la transmission et la filiation. Possiblement un peu appuyée à cet endroit, la pièce (qui prend une profondeur autre si on considère que son auteur, argentin, est aussi l’héritier de personnes disparues, et quelquefois réapparues, pendant la dictature militaire) emporte toutefois l’adhésion par l’engagement de ses comédiens et ses touches d’humour.

François Bousquet
le 27/05/2025

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