Loess

Trois ans et demi après : même intitulé d’album limité à un mot, même pochette en noir et blanc d’un paysage un peu intriguant et même LP en magnifique vinyle transparent aux reflets fumés. Loess semble donc reprendre tous les atours de son précédent album (voire de toute sa discographie) pour ce Battens qui, néanmoins, mise moins sur les mélodies que Totems, se fixant à nouveau principalement sur le travail sur la matière.

À ce titre, le duo étatsunien sait incorporer des clicks’n’cuts (Strake), choisir une electronica un peu « crunchy » (Koepcke, Rime) ou bien teinter de dub ses pulsations (Halyard), voire offrir une piste arythmique (Endoctamb). Ce souci formel s’accompagne, donc, d’une moins grande attention portée sur le chromatisme, rendant quasi-absente toute ligne pleinement identifiable, mais aussi plus distant un ensemble qui, cependant, ne manque pas d’une certaine chaleur. Le travail plastique ainsi réalisé par Clay Emerson et Ian Pullman fait confiance aux rythmiques et aplats pour porter toute la charge mélodique, dans une suite de pièces un peu trop voisines, nonobstant les spécificités énumérées précédemment.

Ces caractéristiques font alors de Battens un exercice toujours aussi peu singulier, plutôt bien balancé, mais qui persiste à maintenir Loess dans une sorte de seconde division de l’electronica.

François Bousquet
le 03/06/2025