Anthony Pateras

Reise der Schatten

(Hallow Ground / Import)

 date de sortie

02/05/2025

 genre

Rock

 style

Néo-Classique / Musique de film

 appréciation

 tags

Anthony Pateras / Hallow Ground / Musique de film / Néo-Classique

 liens

Anthony Pateras
Hallow Ground

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Douze musiciens pour vingt-neuf morceaux et une petite quarantaine de minutes (réparties sur deux faces de vinyle) : ce nouvel album d’Anthony Pateras présente bien tous les atours habituels de la musique de film. Écrit pour servir d’illustration à un film suisse d’animation, paru en janvier dernier, Reise der Schatten (« le voyage des ombres ») veut se faire l’écho de ce long-métrage, réalisé avec un vieux logiciel d’animation, en proposant des pièces instrumentales assez éloignées de l’électronique expérimentale ou de l’électroacoustique ordinairement prisées par l’Australien.

Le choix fait de s’entourer assez largement de compagnons de route invite à leur laisser une place importante, à l’image de l’alto d’Erkki Veltheim sur The Wind Comes From The East #1, du dialogue entre la contrebasse de Benjamin Ward et la guitare acoustique d’Alexander Gardsen (Tod und der Alfe #1), la clarinette d’Aviva Endean (Tage Ohne Stunden #1), la flûte à bec de Natasha Anderson (Island Interlude) ou les cordes de Lizzy Welsh (Sans Visages #2). En creux, les morceaux dans lesquels Anthony Pateras agit en solo paraissent assez maigres, manquant d’épaisseur et de profondeur (The Wind Comes From The East #2).

Cet important corpus instrumental permet à l’Australien de diriger son regard vers des contrées peu explorées jusqu’alors : atmosphère « mariachi-western » mise en place par la contrebasse, la guitare, les percussions de Justin Marshall et la flûte de Rebecca Lane (Candle With Wings #1), folk brinquebalant (Candle With Wings #2) ou semi-grandiloquence orchestrale (Assimilation).

Pour autant, toutes ces qualités ne suffisent pas à masquer les limites habituelles du disque de musique de film, et notamment la trop grande brièveté des morceaux enregistrés. Si c’est évidemment vrai pour les onze (!) titres qui durent moins de soixante secondes, il en va de même pour ceux qui « s’étirent » au-delà des trois minutes, tel Sans Visages #1 qu’on aurait bien vu se déployer davantage. Le sentiment de frustration s’avère d’autant plus fort que ce « pas de côté », fait par Anthony Pateras par rapport à son registre habituel, apparaît comme assez réussi stylistiquement.

François Bousquet
le 04/06/2025

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