(Kranky / Modulor)
02/05/2025
Electronique
En solo, on avait laissé Loscil sur un Equivalents décevant, en 2019, laissant passer Clara en 2021 ainsi que des sorties ailleurs que sur Kranky (en autoproduction ou dans des tirages très limités). Son disque et son concert avec Lawrence English, en 2023 et 2024, nous avaient confirmé que les qualités du Canadien n’avaient pas disparu d’un seul coup, sentiment conforté par ce Lake Fire, écrit à partir de la vision de mégafeux en Colombie Britannique, à l’extrême ouest de son pays.
Le camaïeu de gris de la pochette, semblable à une vue d’une forêt recouverte de cendres, traduit cette inspiration qui se retrouve dans les neuf compositions de l’album, marquées par une sorte de couche venant recouvrir les rythmiques et nappes. Particulièrement présente sur quelques titres significatifs (dont l’Arrhythmia d’ouverture), cette épaisseur supplémentaire laisse néanmoins exister les autres composantes introduites par Scott Morgan, telles ces notes de clavier plus aériennes sur Candling, les lignes profondes de contrebasse de James Meager sur Ash Clouds (à l’intitulé tout à fait raccord avec la tonalité générale du disque) ou encore les touches plus lumineuses de Flutter.
En parallèle, Loscil sait toujours aussi bien agencer ses basses pour leur apporter une certaine dimension rythmique, aux contours possiblement moins ambient-dub que par le passé, mais qui continuent de produire un effet ondulatoire et entraînant (Bell Flame), comme il se montre encore capable de poser quelques rythmiques façon techno minimaliste pour scander Silos. Assez logiquement, les deux derniers morceaux (Doux et le morceau-titre) font le choix de quelque chose de plus apaisé, moins riche mais tout aussi concerné, très bonnes conclusions d’un album pleinement convaincant.
le 05/06/2025