(7K ! / Internet)
09/05/2025
Electronique
7K ! / Electronica / Jazz
Mêler saxophone et synthé modulaire ne relève pas forcément d’une évidence folle de prime abord, mais l’album que livre Arborra traduit la réussite de ce dialogue, étiré sur une quarantaine de minutes, pendant lesquelles acoustique et électronique se croisent, dans un échange très fécond. Évidemment, le synthé modulaire vient agir en traitement des lignes plutôt aériennes de saxophone, mais cette rencontre ne se limite pas à ce type d’opération puisque des rythmiques et textures propres sont également introduites par voie synthétique, au soutien des mesures largement improvisées de l’instrument à vent (le morceau-titre).
Le synthé modulaire d’Arborra lui permet de proposer des matériaux extrêmement variées : pulsations mates aux confins du dub (Divine Tribes), semblants mélodiques ou, tout du moins, tonals (tels ces sons semblables à ceux d’une guimbarde qui viennent ponctuer Southampton et rajouter une couche rythmique à ce morceau). Il en résulte une suite d’atmosphères assez différentes d’une piste à l’autre, passant d’une ambiance métallico-industrielle à des rivages plus feutrés (le bel Utopia). Quand le saxophone se trouve davantage présent, et encore davantage quand une batterie frappée aux balais apparaît (Desert Mind), un regard vers le jazz n’est jamais loin, mais celui-ci se trouve rapidement perturbé par une voix trafiquée. En revanche, le Berlinois s’égare dans des climats « lounge » trop émollients lorsque le schéma vire à la formule et que tout paraît tourner en pilotage automatique (High Wire). Mais ce sont, de préférence, les onze autres titres de cet album disponible uniquement en format numérique qu’on conservera en mémoire.
le 13/06/2025