She Spread Sorrow & Luca Sigurtà

The Grimorian Tapes

(Helen Scarsdale Agency / Import)

 date de sortie

23/05/2025

 genre

Electronique

 style

Industriel / Minimal

 appréciation

 tags

Helen Scarsdale Agency / Industriel / Luca Sigurtà / Minimal

 liens

Helen Scarsdale Agency
Luca Sigurtà

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Une cassette égarée au bord d’un chemin en visuel de pochette, un intitulé renvoyant au grimoire La Poule aux Œufs d’Or, des exhalaisons un peu inquiétantes et la voix traitée d’Alice Kundalini disant quelques mots dans un souffle : The Grimorian Tapes annonce assez rapidement son répertoire et la manière dont la petite heure qu’il constitue va se dérouler. Rencontre entre deux musiciens italiens (Luca Sigurtà, suivi de longue date sur nos pages, et She Spread Sorrow, active depuis une dizaine d’années et qui a, notamment, publié un album sur The Helen Scarsdale Agency), ce disque, publié en CD pour son format physique, se veut une sorte d’indus minimaliste, avec composants micro-électroniques et atmosphère lugubre assumée.

Plutôt réduit, le travail instrumental combine petits couinements, mini-grésillements, respirations lointaines, simili-glitchs et craquèlements saturés. Aux voix, les deux Italiens se relaient, de manière un peu déséquilibrée (la jeune femme intervient davantage) mais avec la même détermination à livrer un parlé qui semble lire ce fameux grimoire, de voix détimbrées semblant venir de l’au-delà. Pariant largement sur l’effet produit par ces interventions vocales, She Spread Sorrow et Luca Sigurtà paraissent, assez souvent, délaisser quasiment toute autre considération aux côtés des deux pistes vocales féminines superposées : The Stairs, dans lequel seule une petite boucle mélodique apparaît, Fire où des grondements sourds sont les uniques intervenants instrumentaux, Kirtan avec des captations de bruits de rue.

Ce choix stylistique se montre alors aussi cohérent que peu renouvelé, aussi convaincant dans son volontarisme qu’un peu tautologique dans son déroulé. Possiblement conscient de cette situation, le duo sait durcir le propos, à l’image de Babele, marqué par la forte distorsion posée sur la voix de Luca Sigurtà, ou de We Worship You, avec sa voix caverneuse et ses assauts métallico-électroniques. Il est aussi possible d’introduire quelques accords façon orgue d’église, pour une tonalité mystique, là encore assez attendue (Dharani). Le duo peut enfin inviter Alice Kundalini à timbrer sa voix, dans un effet de gorge probant mais possiblement trop étiré (Me And I), assez métonymique, au final, de cet album.

François Bousquet
le 16/06/2025

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