(Soft Echoes / Import)
30/05/2025
Electronique
Musicien au parcours très riche depuis une douzaine d’années, ce n’est qu’avec des collaborations (avec Rafael Anton Irisarri ou Grand River) qu’Abul Mogard avait, jusqu’alors été mentionné sur nos pages. Première référence du label Soft Echoes dont il est le gérant, Quiet Pieces prend comme point de départ des sources assez classiques pour un album ambient : de vieux enregistrements, principalement issus de disques 78 tours provenant d’une collection familiale. Manipulés et retravaillés par les synthétiseurs modulaires du Romain, ces matériaux lui permettent de composer cinq longues pièces à la construction assez voisine : début très calme, apparition de vrombissements, superposition des couches, montée en puissance jusqu’à atteindre un volume assez fort, redescente finale.
Le choix de pousser vigoureusement ses potentiomètres conduit Guido Zen à attendre de ses auditeurs une certaine capacité à moduler leur volume d’écoute (a fortiori si celle-ci se fait au casque), avec la possibilité de se trouver submergé par la puissance sonore dégagée. Avec un juste réglage, il est alors possible de ressentir une impression entre léger vertige et plongée dans des abysses, qu’on convoque ici en raison de la tessiture de plusieurs nappes de l’Italien, proche de celles de vagues (In A Studded Procession) ou de tapis granuleux (Like A Bird). Ce sont dans les variations de force et d’épaisseur qu’il faut donc chercher des différences d’une piste à l’autre car, sur le plan des matériaux utilisés comme des caractéristiques chromatiques, l’homogénéité est de mise, au risque de l’uniformisation.
le 18/06/2025