(Hallow Ground / Import)
06/06/2025
Rock
Bien qu’enregistré dans le même village abandonné des Pyrénées espagnoles que son premier album, ce nouveau long-format d’Elisabeth Klinck se présente sous des atours très différents : les notes grinçantes de violon et les captations de l’environnement sonore ont laissé place à des cordes pincées et des vocalises données dans un souffle. Très souvent raccords, les lignes mélodiques du violon et de la voix se fondent presque, conférant un aspect très organique à Chronotopia.
Même si le vinyle, dans son bel écrin blanc, ne dure qu’une grosse demi-heure, le fait de s’en tenir à quelques hululements ou notes tenues sans paroles lasse assez vite, donnant envie d’un peu plus de consistance. La vie apparaît alors presque davantage par les arpèges d’un violon joué en pizzicati (One Day), lorsque ce même violon est gratté (Here But Different) ou bien quand des bruits extérieurs sont enregistrés et intégrés à la musique de la Belge. Précisément, quand elle incorpore des cloches de berger, elle sait contrebalancer l’aspect crissant de ses cordes de violon (Magic Mirror), et légèrement éloigner la petite gêne auditive qui s’installait.
Soyons juste toutefois : Elisabeth Klinck sait aussi passer à un chant plus affirmé, avec mots et phrases (One Day), ou avec des accents de pure balade sur fond de notes pincées et piquées (Slow Life), laissant entrevoir des perspectives plus convaincantes que cet album pas loin de l’exercice de style.
le 30/06/2025