(Western Vinyl / Modulor)
13/06/2025
Rock
Fidèle à son piano et au label Western Vinyl, Goldmund a laissé passer un temps inhabituellement long entre deux disques puisque, d’ordinaire, il publie un album tous les deux ans et demi et que The Time It Takes a paru il y a presque le double de temps. Ce temps a possiblement permis à l’Étatsunien de prendre un peu de recul sur sa pratique et de constater qu’il est certainement nécessaire de ne pas s’en tenir à un piano solo. Si, par le passé, il avait adjoint des chœurs ou cordes samplées, c’est un véritable violon qu’il invite cette fois-ci, avec Scott Moore, familier de la scène folk-lo-fi (des collaborations avec Will Oldham, Shannon Wright ou Dawn Landes). Présent tout au long de l’album, cet instrument se voit offrir une place de premier rang, sollicité pour porter toutes les lignes mélodiques et, partant, la forte charge émotionnelle qui émane des quatorze morceaux de Layers of Afternoon.
Le travail du piano de Goldmund, avec son toucher assez velouteux (on entend presque la délicatesse de la frappe des marteaux sur les cordes, ou la feutrine qui tempère la résonance), se place dans cette même veine, extrêmement sensible et plutôt cajoleuse. Quelques titres optent pour une atmosphère plus légère, au gré d’un jeu plus piqué dans les aigus (We Begin Anew) ou d’intégrer une forme de rythmique (Sprig of the Pine) mais, dans l’ensemble, on se situe bien dans un registre qui cherche l’émotion et qui invite à l’introspection. Souvent à la limite de trop marquer leurs intentions, Keith Kenniff et Scott Moore parviennent à globalement éviter cet écueil grâce à une bonne gestion de la durée de leurs morceaux, calée, à deux exceptions près, sous les trois minutes trente. Ce choix de construction, comme la longueur totale de ce disque (une quarantaine de minutes) permet de ne pas ressentir de forme de lassitude, acceptant le postulat de départ et de se laisser ainsi bercer par cette conjonction violon-piano.
le 04/07/2025