.tape. / Blue Baboon

Pour sa première date parisienne, .tape., musicien espagnol apprécié de ces pages pour ses sorties sur Eglantine ou spa.RK, était accueilli à la galerie-librairie En Marge. Avec lui était programmé Blue Baboon, projet déjà vu il y a presque quatre ans à Confluences.

C’est Daniel Romero qui ouvrit la soirée un peu après 19h30 en s’installant derrière ses machines pendant qu’un autre laptop ouvert était tourné vers le public et proposait des petits dessins animés assez naïfs (cerfs miniatures dévalant des pentes, montagnes se découpant en deux). Alternant morceaux très mélodiques (à base de Glockenspiel, clochettes, rivière, métallophones) et titres dans lesquels les rythmiques prirent le dessus dans de graciles cliquetis, .tape. offrit une très belle prestation malgré quelques soucis passagers avec une des deux enceintes chargées de sonoriser la galerie-librairie. Plus encore, quand la guitare acoustique digitalisée se mêla à des samples urbains (trafic, bruits de moteurs, discussions diverses), ce fut une véritable réussite afin de clore avec bonheur ce court set (une bonne demi-heure).

Après une petite pause, Blue Baboon prit place, accompagné de deux jeunes femmes au chant. On se souvint alors qu’on avait plutôt apprécié les passages instrumentaux lors de son concert de 2003, à la différence des titres chantés ; dès lors, on craignit le pire en voyant la configuration du set. Au bout d’un morceau, nos craintes furent justifiées : paroles insignifiantes chantées avec un accent anglais déplorable et des timbres limite faux, mélodies dégoulinantes à force de filtres, facilités dans les sonorités. Ajoutons à cela des mimiques et attitudes des jeunes femmes rapidement exaspérantes (je tourne le buste sans bouger mes pieds, je bouge mes bras comme si je faisais du ski, etc…) et on obtint une électro-pop indigeste qui nous découragea. On décida donc de concentrer notre attention sur les sérigraphies et illustrations de Dupuy & Berberian qui ornaient les murs de la galerie-librairie ; comme on connaissait déjà bien le travail des deux dessinateurs, cela ne nous occupa que le temps d’un morceau et nous quittâmes alors En Marge, ravis de laisser là Blue Baboon.

François Bousquet
le 18/11/2006