Dieb13 / Eyear

 date du concert

14/10/2006

 salle

Instants Chavirés,
Montreuil

 tags

Dieb13 / Instants Chavirés

 liens

Dieb13
Instants Chavirés

 dans la même rubrique

On avait déjà vu Dieb13 en live il y a bien longtemps lors du festival Batofar Cherche Vienne en 2001. On l’avait ensuite croisé sur quelques disques, collaborations ou compilations, mais nous voulions renouveler l’expérience live alors que justement sa précédente prestation ne nous avait pas convaincu.
L’Autrichien partageais ce soir la scène avec Eyear, et étonnamment c’est bel et bien Dieb13 qui ouvrira la soirée.

Configuration classique ce soir pour les Instants Chavirés, avec chaises et Dieb13 sur scène, derrière une table recouverte de matériel, platines, boites d’effets et bien sûr des piles de vinyles. Son set débutera calmement, mais avec des sonorités pas forcément douces. L’ambiance est assez industrielle, on devine des machine-outils, ronronnements, des voix probablement extraites d’interviews, pour une intro très "collage sonore". Petit à petit, au fil des disques, le ton évolue doucement, des sonorités free jazz font leur apparition et les bruitages industriels semblent faire office de percussion, un passage calme composé de frétillements et bruit de vent dans les feuillages se voit interrompu par une brève séquence électro-pop ludique.
Le style est alors plus concassé, on par un peu dans tous les sens, le chaos semble l’emporter quelques instants, un sentiment de trop plein suivi par un passage où le vide l’emporte : texture grésillante lancinante qui se termine cut-up pour devenir une nappe hypnotique.
Quand les grésillements reviennent, on ne peux s’empêcher de penser à Fennesz, parfois on se rapproche d’une ambient click’n cuts et minimale comme pourrait en faire Frank Bretschneider. Au fil du set, Dieb13 se fera de plus en plus efficace, dans des styles variés, une basse lourde donnant le tempo, un tube d’électro sautillante, une ambient sombre ponctuée de bruitages d’imprimantes matricielles, et quelques crissements pour conclure on fort joli set.

Le duo Eyear prend ensuite le relais après une petite pause et le temps de tourner nos chaises. Il s’agit d’un duo, l’un improvisant la partie musicale à base de percussions, le second étant chargé des visuels, baladant ses mini-caméras autour des instruments, filmant le son en train de se produire. On pensera parfois à Jason Kahn, on s’ennuiera pas mal, lassé par des images floues et une musique dont on n’aura du mal à trouver la direction.
On retiendra surtout la dernière partie, lors de laquelle Pascal Battus (musique) disposait de l’encre sur la peau de son instrument qu’il venait frapper, provoquant de minuscules ondulations captées par la caméra de Kamel Maad. Ici, que ce soit musicalement et visuellement, c’était une totale réussite.

Fabrice ALLARD
le 26/11/2006

À lire également

03/06/2001
Rhiz : Radian - Pure
(Batofar)
V/A
Void / Full
(Antifrost)
13/02/2013
Dieb 13 / Jacques Demierr
(Instants Chavirés)
Dieb13 / Pure / Martin Siewert
Just in Case You Are Bored, So Are We
(dOc Recordings)