Ryan Teague / Murcof

 date du concert

16/02/2007

 salle

Beursschouwburg,
Bruxelles

 tags

Beursschouwburg / Murcof / Ryan Teague

 liens

Murcof
Ryan Teague
Beursschouwburg

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De retour dans la belle salle dorée du Beursschouwburg pour le premier des deux concerts electronica immanquables organisés par le VK en février. Quoique finalement, il ne s’agissait pas vraiment d’electronica, en tout cas au sens "classique" du terme.

On s’en serait douté avec Ryan Teague, moins avec Murcof qui constitua la surprise de la soirée. Venu applaudir l’Anglais, on ne fut guère surpris de constater la présence sur scène d’une harpe, d’un violoncelle électrique et d’un xylophone. Laissés en liberté le temps d’un titre, soutenant le reste du temps avec magnificence les textures électroniques subtiles délivrées par le maître d’oeuvre officiant au laptop, ces instruments constituèrent le fil rouge d’un set dense et prenant. Aux doigts s’agitant sur les cordes de la harpe répondaient les longues et lentes inflexions de cordes et le doux et précis martèlement des tubes. Conjugués aux nappes et éléments micro-électroniques produits par Ryan Teague lui-même, ils créèrent, au long des 8 pièces offertes, un climat fin, profond et ouaté, dans le plus pur style musique de chambre néo-classique électronique. Les longueurs n’étaient pas toujours évitées mais au final, la prestation du quatuor convainquit pleinement.

Après une brève pause, Fernando Corona fit son entrée et s’installa derrière ses machines disposées au centre de la scène sur une table recouverte d’un tissu noir. Si l’on ajoute les dorures murales, les lumières chaudes et discrètes et un léger effet de fumigène, le Mexicain dégageait un air mystérieux, presque méphistophélique comme on put le remarquer à nos côtés. Les sons surprennent immédiatement, dans le bon sens du terme : s’éloignant de l’electronica classique qui fit son succès, Murcof nous proposa des nappes sombres et sourdes sur lesquelles il ajouta progressivement des éléments aigus, minimalement mélodiques comme on peut en trouver chez Pan Sonic ou Plastikman, des accords d’orgues implacables et puissants, en bref une combinaison de textures assez noires mais néanmoins aériennes qui produisit un effet marquant sur l’assistance. On peut sans hésitation rapprocher cette nouvelle tendance empruntée par le Mexicain des travaux de Dither, que nous apprécions beaucoup. Les deux hommes partagent d’ailleurs le même type de look, autre amusant parallèle.

On sortit de tout ça amplement satisfaits par deux sets aussi différents qu’aboutis, proposant une plongée dans les atmosphères personnelles et inspirées de leurs auteurs. Il ne faudra pas longtemps pour qu’on reprenne la route du même endroit puisque le lendemain y officie Plaid, que nous ne ratons jamais, concert que nous compléterons par celui d’Anthony Rother à Liège.

Gilles Genicot
le 19/02/2007

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