17/02/2007
Beursschouwburg,
Bruxelles
Retour au Beursschouwburg après l’excellent doublé Ryan Teague / Murcof de la veille, pour une soirée à la coloration bien différente. Concert complet, public enthousiaste et expansif, la salle se métamorphose. On passera rapidement sur le set de Ratatat, que nous n’avons que fort peu eu le courage de suivre, tant la musique du trio est dépourvue d’intérêt. Malgré la présence d’Evan Mast, aka E*Vax, on ne retrouve rien de ce qui faisait le charme sympathique de Parking Lot Music, sorti chez Audio Dregs en 2001. On a affaire à un combinaison très indigeste de guitares et claviers, répétitive et balourde, qui nous évoque les pires heures des pénibles Rinôçérôse.
Le public était venu nombreux assister à une énième prestation bienvenue de Plaid en Belgique, 9 mois après le concert en demi-teinte du Botanique chroniqué dans ces pages. Le récent album du duo Greedy Baby ne nous a pas laissé grande impression, étant insuffisamment aventureux et percutant à notre goût (à part sur The Launching of Big Face, titre très pop et mélodique évoquant les grandes heures des disques antérieurs). Cela étant, comme nous l’avons déjà écrit ici, un concert de Plaid est assurément toujours une fête des oreilles, leur maestria en live n’étant plus à démontrer.
On ressortira satisfaits de cette prestation, bien qu’elle nous ait paru fort proche de celle de l’an dernier qui nous convainquit moins. Cela est peut-être dû aux excellentes conditions d’écoute du lieu et au public finalement pas trop nombreux pour l’endroit et enthousiaste. Les envolées électroniques virevoltantes se font toutefois plus rares, au profit de pièces plus brèves, ciblées, comme des vignettes se succédant au rythme des images (identiques elles aussi mais impeccables), le tout paraissant parfois manquer d’une certaine homogénéité. Mais si l’on se concentre successivement sur chaque morceau, on retrouve les ingrédients habituels du duo, allègrement maîtrisés : rythmique précise et classieuse, mélodies typiques, brisures délicates, foisonnement roboratif des sons.
En résumé, on peut dire qu’il s’agissait d’un concert de plus pour nos vétérans, pas essentiel sans doute mais jouissif pour ce qu’on savait pouvoir en attendre. Il ne s’agissait pas (encore) du point de départ d’une évolution (ou d’un retour aux sources ?) dont l’on sait les Anglais capables et que l’on attend avec sérénité.
le 19/02/2007