17/02/2007
Fabrik,
Liège
Près de deux heures et 100kms de route avalés en musique, nous pénétrons dans la Fabrik, ancien entrepôt de la banlieue liégeoise reconverti en hangar pour soirées techno branchées, la raison nous amenant ainsi s’appelant Anthony Rother. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de dire ici tout le bien que nous pensons de l’électro enivrante du Francfortois. Au fil des 8 albums parus sous son nom, il distille une techno mélodique soignée et pointue, aux sonorités travaillées, métalliques et douces à la fois. Le dernier opus Super Space Model, paru l’an dernier sur son propre label Datapunk, est dans le style rigoureusement excellent. Anthony Rother est pour ainsi dire l’un de ces orfèvres de la musique électronique qui transcende les genres : de la techno dure mais toujours variée et élégante qu’il pratique en live (l’album Live is Life is Love) à l’ambient délicieuse de Elixir of Life ou Magic Diner, en passant par ses albums studio explorant diverses facettes de l’art des machines qu’il maîtrise si bien. On relèvera surtout l’album Art is a Division of Pain, sorti sous l’alias PSI Performer, accompagné de deux disques de remixes aux petits oignons signés notamment Multicast, Gimmik, Move D, Alexander Kowalski, Ovuca, John Tejada, Solvent, Calla, Jake Mandell, Thomas Fehlmann, Two Lone Swordsmen, Sutekh, Pan American, Scorn, 310, Iota, Isan ou Stars of the Lid, excusez du peu. On ne saurait trop recommander ces joyaux.
Ambiance évidemment très différente, et qui nous rappelle plusieurs excursions similaires effectuées jadis, puisqu’il s’agit d’une rave techno classique, organisée par le collectif liégeois Legendz. Bien que ceci ne soit plus notre tasse de thé depuis longtemps et que nous n’ayons été présent que pour le set de Mister Rother, on put constater le professionnalisme de l’organisation. L’homme a déchaîné un public nombreux, survolté, connaisseur et conquis, malgré la moyenne d’âge très jeune de l’assistance (une vingtaine d’années). Il nous emmena dans un voyage sonore percutant, alliant déflagrations rythmiques et constante recherche mélodique, trônant derrière ses machines et utilisant abondamment le micro, avec ou sans vocoder, donnant ainsi une coloration très pop à son set, à l’image de ses disques. Motifs électro métalliques, montées et descentes, accords onctueux, beats soignés : un set convainquant et chaleureux, certainement le meilleur qu’on pouvait attendre du talentueux Allemand dans ce contexte, qui confirme tout le bien que nous en pensons et ponctuait d’une belle et énergique manière une soirée musicale variée.
le 19/02/2007