19/03/2007
Peña Festayre,
Paris
Quand on arrive, Cheveu entame à peine son concert. Trio chant /guitare /synthé qui a gardé des années 90 un son noisy, et l’aptitude à faire des chansons dont le format peine à canaliser l’énergie, bref on a l’impression d’être face à un animal en cage, qui se jetterait contre les parois dans l’espoir vain de les briser, comme le Jon Spencer Blues Explosion ou Old Time Relijun.
La tête d’affiche de ce soir associe deux personnages très appréciés, mais dont la rencontre était assez improbable. Ça fait pourtant deux ans que Andy Moor et DJ Rupture improvisent ensemble, et Rupture et The Ex ont tourné ensemble aux États-Unis.
Andy Moor a toujours le même équipement minimaliste : une guitare usée jusqu’à la trame qui fait rugir un vieil ampli, et basta. Même si, dans les moments d’énervement, il produit quelques explosions de disto comme dans The Ex, il joue surtout dans un registre beaucoup plus calme, en allant chercher les notes les plus aiguës de sa guitare, parfois en s’aidant d’un bottleneck. D’ailleurs il oublie souvent toute technique de guitare pour simplement créer des sons minimaux en explorant son instrument.
Rupture lui aussi adopte un rythme beaucoup plus down tempo que ses mix habituels. Du coup il n’a besoin que de 2 platines, sur lesquelles il fait tourner des disques d’ambiance et des rythmiques discrètes, aucune voix empruntée à ses chanteuses favorites. Ils donnent l’impression de s’écouter beaucoup, mais sans qu’aucun ne se décide à mener la danse, d’où certains moments d’attentisme. Du coup, le public, plutôt venu pour le côté punk des musiciens, se ramollit et s’étiole. C’est dommage, il y avait de beaux moments où ils recréaient de la tension, et où leurs attaques soniques faisaient des étincelles.
le 09/04/2007