Gareth Hardwick / aMute / Souvaris

Co-organisée par la dynamique association Haiku-Bang (dont on avait parlé en août dernier à l’occasion de leur premier festival sis à la Guinguette Pirate) et le webzine Millefeuille, l’étape parisienne de la tournée commune des Anglais Souvaris et Gareth Hardiwck comptait également le Belge aMute à son line-up.

Devant une vingtaine de personnes, Gareth Hardwick s’installa vers 22h sur le devant de la petite scène du Klub. Assis avec sa guitare, il nous proposa un set d’une demi-heure dans lequel des nappes furent mises en place à partir de courtes boucles créées en direct et travaillées ensuite grâce à une pédale permettant de légèrement distendre le son. Utilisant également un e-bow pour ajouter une strate sonore supplémentaire ou un bottleneck propre à conférer une dimension lap-steel à sa guitare, l’Anglais provoqua oscillations infimes, variations d’intensité et jeu sur le flux et le reflux pour une prestation d’ambient tout à fait convaincante.

Familier de ces pages, aMute se plaça ensuite derrière deux tables sur lesquelles il avait disposé laptop, clavier et machines pendant qu’une guitare électrique était posée sur ses genoux. Moins compact musicalement que celui de son prédécesseur, faisant place à de véritables mélodies de six-cordes, son set se signala également par un traitement électronique des sonorités provenant de la guitare et du clavier. L’apparition d’une rythmique lui permit par ailleurs de tirer un peu un ensemble largement improvisé vers l’electronica alors que les souffles obscurs et les textures opaques le ramenaient vers l’ambient.

Enfin, place à Souvaris, l’un de ces fleurons de cette scène post-rock britannique très en verve depuis quelques années. Un peu à l’étroit dans le petit espace qui leur était alloué, les cinq musiciens (deux guitares, basse, batterie, clavier) n’hésitèrent pas à descendre de l’estrade pour occuper les premiers mètres de la salle tout au long d’un set qui parvint fort heureusement à s’extraire du tout-venant post-rock par la présence du clavier. Effectivement, quand celui-ci distilla quelques mélodies claires et lumineuses, un intéressant pendant fut installé avec les lignes plus traditionnelles des guitares. En revanche, on fut moins convaincu par les passages plus bruitistes, d’autant plus qu’un des deux guitaristes en rajoutait dans la posture rock (effet de manche, génuflexion, headbanging forcené). Dégageant cependant une fort courant de sympathie, généré par leurs sauts de cabri à répétition, leur façon de donner l’impression de changer de setlist en cours de concert et un dernier morceau où les deux guitaristes lâchèrent leur instrument pour prendre des cloches et aller les frapper en courant dans toute la salle, Souvaris nous permit de quitter la salle de la rue Saint-Denis sur une bonne impression.

François Bousquet
le 24/04/2007