27/03/2001
Métafort,
Aubervilliers
Après quelques concerts l’an dernier dernier et la sortie de Lavatronic, premier album son le nom de Norscq, le voici invité au métafort pour une prestation solo, pilotant ordinateur et machines pour un spectacle tant sonore qui visuel.
Une première partie très calme, ambient ou hypnotique, avec un superbe premier titre aux voix diaphanes.
Les spectateurs assez nombreux sont plongés dans le noir et n’ont d’autres choix que de regarder les projections fort réussies, originales, mélange de formes abstraites ondulantes et de gros plans mouvants.
On passera à la 2eme partie du concert par un titre très calme qui n’est en fait qu’une intro avant l’arrivée d’un basse et rythmique. C’est fort, violent, chaque instrument fait son entrée petit a petit sans déséquilibré un existant déjà bien groovy. C’est à la fois electronica et minimaliste, techno et indus pour un mélange très hypnotique d’un titre qui évoluera lentement pendant environ 15 minutes au fil de l’évolution d’un film format timbre poste qui finira par occuper toute la surface de l’écran.
Un très bon concert qui semble avoir convaincu le public.
Simon Fisher Turner a une démarche un peu particulière, tout du moins pas ordinaire. Connu pour ses musiques de film et notamment ses collaborations avec le défunt Derek Jarman, sa prestation tiendra plus de la performance façon spoken words que du concert.
Deux parties pour lui aussi. Dans les deux cas, son ordinateur prend en charge toute la musique : tout est enregistré et SFT parle par dessus, ses propos allant de la simple description de la musique diffusée, du style "It’s like under water" lorsque l’on entend des bouillonnements jusqu’a des anecdotes sur son père qui a passé 20 ans de sa vie dans un sous-marin.
C’est parfois amusant, comme s’il parlait a quelqu’un dont la musique remplacerait la parole, une joute a armes inégales, d’autre moment plus touchant quand on sent qu’il parle vraiment de lui, et qu’il semble se confier, seul sur scène façon one man show.
La musique est on ne peut plus variée. Il s’agit en fait de simple collage de musique classique, jazz, répétitive, electronique, rock, métal, ambient, country, générique d’émission TV, musique de film, danse contemporaine, tout y passe comme si chaque son, chaque ambiance créée correspondait a un épisode de sa vie, une anecdote.
La deuxième partie paraît plus personnelle d’un point de vue strictement musical, les séquences parlées étant quant à elles moins présentes.
Grosse nappe ambient qu’il incite à se dévelloper, sonorités saturées en arrière plan. Plus tard passage au piano façon Eric Satie, chant plus fréquent et quelques morceaux de musique électronique fabuleux.
On reste un peu surpris par ce genre de prestation, mais la performance d’artiste était excellente.
le 31/03/2001