Osaka

Deux ans après leur sublime premier album, Life for Dead Spaces, sorti sur le label anglais Roisin, et quelques mois après l’album solo de Kobe, moitié du duo brestois, Osaka nous livre The Dynamics, disque qui, s’il contient quelques bons moments, ne s’avère, de toute évidence, pas aussi réussi que leur précédent.

Pourtant, le titre d’ouverture (Town of Machine) laisse entrevoir de belles promesses : les guitares sont toujours aussi délicatement aériennes, l’atmosphère générale langoureusement voluptueuse, mais une boîte à rythmes légère et une voix samplée parlant viennent également apporter leur concours. Malheureusement, la suite de The Dynamics ne confirmera pas ces espoirs, ayant tendance à mettre un peu trop en avant les éléments électroniques ou succombant à la facilité en ajoutant une partie chantée. De plus, les entrelacs de guitares ne paraissent pas aussi magiques qu’auparavant, se contentant de tourner en boucle, sans s’entrecroiser ou partir vers des cimes supposées inatteignables comme c’était le cas sur Life for dead Spaces.
Si on ne peut reprocher à Sébastien Roué et Yannick Martin de se satisfaire de capitaliser sur leurs points forts, on regrettera tout de même que leur nouvel album ne nous transporte pas davantage, voire qu’il se complaise dans un certain format. A cet égard, Lampadario in Carta constitue, par exemple, la preuve d’un relatif laisser-aller dans la structuration : phrase musicale en deux parties bien distinctes, rythmique basique apparaissant à la troisième reprise de celle-ci, disparition de la mélodie pendant la durée d’une phrase puis mini-break de la rythmique et enfin ajout d’une seconde guitare arpégée.

Sans pour autant les taxer d’opportunisme ou de volonté de faire un disque commercial, on sort de The Dynamics, perplexe, se demandant si les brestois n’ont pas choisi de faire un album plus accessible, loin des envolées lyrico-éthérées de Life for dead Spaces et des expérimentations de leurs projets personnels, et ayant hâte de les retrouver, sur scène comme sur disque, pour juger de leur véritable évolution.

François Bousquet
le 18/08/2003