Zonk’t

Itching

(Brume Records / Nuit & Brouillard)

 date de sortie

15/10/2003

 genre

Electronique

 style

Electronica

 appréciation

 tags

Brume Records / Electronica / Flint Glass / Oil 10 / Zonk’t

 liens

Flint Glass
Oil 10
Brume Records

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Nous avions découvert Zonk’t sur scène il y a trois ans, pour un concert que l’on avait trouvé intéressant mais qui ne nous avait pas vraiment enthousiasmé, peut-être à cause d’un manque de relief et de contrastes.
Avec ce deuxième album, Laurent Perrier, ancien membre du collectif Nox reste dans des ambiances sombres construites sur un minimalisme parfois déconcertant.

From Time to Time qui ouvre l’album en est un bon exemple : superposition de lignes de basses répétitives, sonorités qui évoluent lentement tout au long des 7 minutes de ce premier titre, des bruitages, souffles et légers tintements font leur apparition régulière ou aléatoire, essayant de créer une sorte d’accoutumance. Le pari est osé, prenant du même coup le risque d’ennuyer ou de passer pour de la facilité. Au fil des morceaux, l’ambiance évolue, une tension se crée avec l’apparition de rythmiques de plus en plus soutenues, quelque part entre electronica pour les déconstructions, musique industrielle pour les sonorités, avec quelques influences drum’n bass.
Pendant que l’on regrette l’utilisation répétitive de basses acides trop entendues, empêchant du même coup une adhésion totale, Zonk’t utilise de micro-sonorités électroniques apportant une certaine finesse dans ces compositions, et on saluera enfin quelques sons qui semblent lancés et résonner sous l’effet d’échos, contribuant à diminuer un peu la sensation d’étouffement et à apporter un peu de légèreté.

Le disque atteint son apogée avec Gasped, une sorte de course poursuite rythmique, une fuite en avant vers le néant de Dreamsmaker qui ouvre la deuxième moitié de l’album, globalement plus réussie : micro-sonorités électroniques, grésillements, souffles, silences s’agencent habilement, réussissant ainsi à créer cette sensation d’addiction, rappelant une minimale techno à la Plastikman. Les montées par superposition d’éléments rythmiques sont terriblement efficaces sur ce titre qui devrait pousser les plus timides vers la piste de danse.
Entre des rythmiques parfois mécaniques rappelant vaguement le Trans Europe Express de Kraftwerk, et les magnifiques expérimentations de fin d’album, on remarquera Soft in The Middle, débutant par des nappes ambient sur lesquels viennent se poser crépitements, souffles, vrombissements, puis quelques bleeps et éléments rythmiques qui prennent le dessus pour un final plus tendu. Avec When, dixième morceau de l’album, apparaît la première véritable mélodie, mélancolique et construite sur le même son que la nappe ondulante qui hante ce superbe morceau. Pour terminer, le tout aussi réussi Sous Surveillance s’articule autour de micro-sonorités grinçantes et chocs réverbérés.

En bonus, Flint Glass et Oil10 s’approprient chacun un titre de Zonk’t, passant du côté obscur de la musique industrielle pour le premier avec l’ambiance d’une forêt nocturne, pendant qu’Oil10 s’intéresse à la micro-mécanique sur le plus léger Audio Holiday Snaps.
Au final le disque reste intéressant, mais on préférera la deuxième moitié, globalement plus riche.

Fabrice ALLARD
le 22/11/2003

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