Minit

Minit est un duo australien composé de Jasmine Guffond et Torben Tilly. Ils fondent ce projet en 1997 et sorte un premier CD, Music, deux ans plus tard chez Sigma Editions, label australien. Expatriés en Allemagne, on les retrouve assez logiquement chez Staubgold pour ce deuxième album.

Now Right Here est composé de quatre longs morceaux d’une musique d’apparence très épurée, au style très personnel tout en pouvant être comparée à de nombreux projets actuels, simplement ambient mais aussi basée sur la perception sonore. Ainsi, Now Right Here, le morceau titre qui ouvre le CD dure près de 20 minutes. Le niveau sonore augmente doucement, dévoilant un léger sifflement de machine, puis on croit percevoir un ensemble de cordes qui s’éveille au loin, et enfin des nappes électroniques un peu grésillantes. Chaque composante oscille à son propre rythme, et semble n’en former plus qu’une, riche et dense. Le fin travail de cette texture faisant penser à un accord, ou même un ensemble d’orgues, oriente ce titre vers un doux psychédélisme qui colle parfaitement à l’ambiance. Plus tard, un jeu de basse s’élève, lent et régulier, et des effets de syncope que l’on retrouve dans de nombreux projets électro-glitch viennent apporter un relief nouveau, et un semblant de mélodie.

La suite, qui au niveau de l’ambiance et du style de composition, reste dans la même veine, s’avère tout de même plus réussie, ou plus fine, comme le magnifique CG et ses subtiles ébauches mélodiques, timides et toujours aussi posées, tombant délicatement sur un tapis d’orgues. Petite surprise sur IJ Variation qui débute par une texture noisy, une sorte de mélange granuleux et d’ondes radio qui se calme doucement, laissant apparaître au fil des 9 minutes que dure le morceau, le même agrégat subtile de mélodie fragile et de nappe d’orgue ou bruits concrets à peine perceptibles.
Pour finir, IJ Muiden qui semble être la suite logique, débutant par ce même genre de mélodie, douce et hésitante, gentiment fracturée, bientôt enveloppée d’un tapis de souffles et légers grésillements, jamais envahissants.

Un disque assez étonnant, d’une subtilité et d’une finesse rare, et plutôt facile à aborder, surtout si vous êtes déjà amateurs de "Desert Music".

Fabrice ALLARD
le 10/09/2004