Yagya

Quatre ans après l’avoir découvert via l’excellent Rhythm of Snow, paru sur Force Inc., Yagya revient avec un second album, sortant cette fois-ci sur Sending Orbs, label néerlandais géré, entre autres, par Kristian Peters qui a déjà sorti des disques de Kettel, Secede et Funckarma.

Par rapport à son premier long-format, Aðalsteinn Guðmundsson opte ici pour une approche moins ambient et plus techno, voire deep house, avec un beat métronomique et continu sur lequel les plages de synthé et une nappe grésillante peuvent se reposer. Toujours désireux de travailler ses morceaux dans la durée (pas un titre en-dessous de six minutes trente pour un total de presqu’une heure et quart), l’Islandais opte pour une évolution mesurée, n’incorporant des vocalises féminines (As It Is, We Lose Ourselves) ou une piste mélodique qu’après avoir laissé tourner la texture première pendant plusieurs minutes.

Ayant parfois recours à des apports plus proches du dub (les pulsations réverbérées de But If These Words Are Heard, les accords de Like the Noise of Great Waters), Yagya explore donc une bonne partie du champ de la musique électronique actuelle pour un résultat alternant pistes dansantes et accrocheuses (grâce, par exemple, aux accords de guitare électrique traités de Change) et morceaux plus introspectifs (A Very Long Daydream et son atmosphère relativement inquiétante).

Réussite moins éclatante que Rhythm of Snow, Will I Dream During The Process ? n’en demeure pas moins un disque tout à fait convaincant, confirmant tout le bien que l’on pensait de son auteur.

François Bousquet
le 27/05/2006