Svalastog

Une quinzaine de mois après son premier album solo, intéressant sans plus, Svalastog, moitié d’Information, revient avec un second long-format, paraissant logiquement sur Rune Grammofon là où Silencer était sorti sur un autre label norvégien, Beatservice Records.

On se souvient que sur le précédent disque, les morceaux les plus marquants étaient ceux où des instruments réels intervenaient, en sus des petits glitchs, saturations et filtres. Ici encore, les mêmes causes produisent les mêmes effets, mais ceux-ci sont augmentés par le fait que la totalité des titres bénéficient de ces apports organiques par l’adjonction d’une harpeleik (sorte de sitar norvégienne), d’un bukkehorn (cor en corne de bélier) et d’un kuhorn (cor en corne de vache). Tirant l’ambiance générale vers une forme de croisement entre electronica nordique et folk médiéval, ces instruments se marient idéalement aux cliquetis synthétiques produits par le Norvégien et impriment une dimension inquiétante, voire hantée, à certains titres (Mouse Tracking et ses slides semblables à des sortes de hululements).

Restent quand même quelques morceaux où les éléments électroniques sont les seuls à œuvrer, comme dans le classique Cow Goat Goat avec sa bribe de mélodie de guitare acoustique digitalisée qu’on dirait typique des artistes Rune Grammofon, ou dans Slow Bowing Wireless, son ambiance sombre et ses sonorités à la limite du larsen. Élargissant donc son univers, Per Henrik Svalastog produit un album réellement convaincant, démontrant, une nouvelle fois, que l’electronica a tout à gagner à se frotter à d’autres genres musicaux.

François Bousquet
le 26/08/2006