du 24/03/2011 au 15/05/2011
Maison d’art Bernard Anthonioz,
Nogent-sur-Marne
Partenaire depuis quelques années du Jeu de Paume, la Maison d’art Bernard Anthonioz y accueille régulièrement des expositions hors les murs. C’est au tour de Jessica Warboys, croisée lors de la dernière édition en date du Prix Ricard, de s’installer dans la belle bâtisse nogentaise pour une monographie fortement empreinte du lieu. En effet, c’est un film tourné dans la grande salle de la bibliothèque Smith-Lesouëf, située dans la Maison d’art mais hors d’utilisation, qui donne son nom à l’exposition. Alors que les premières minutes de la vidéo laissaient craindre quelque chose d’un peu compassé, façon visite d’un sanctuaire (caméra caressant les murs, s’attardant sur les vieux livres, les boiseries et peintures), un rideau s’agite puis un bras de danseuse faisant tournoyer un cerceau s’échappe du balcon à l’étage. De ce fait, on bascule dans un univers plus onirique, quasi-fantastique, peuplé de fantômes et de traces du passé.
Plus loin, cet attachement à un temps révolu se retrouve avec Cause Éros, film super 8 dans lequel deux jeunes femmes batifolent dans un parc, font du vélo ou du hula hoop au son d’une comptine jouée au piano. La figure du cerceau traversant donc l’exposition, on n’est pas surpris d’en découvrir un, posé sur une cheminée et adossé à une fenêtre à la manière d’un œil-de-bœuf (Ballad) ou juste placé au sol comme une souvenance d’une performance chorégraphique (Green Hoop). L’artiste britannique parvient ainsi à faire le lien entre bibliophilie et danse, bois et verre, voire entre peinture (portraits d’Hélène Vanel, danseuse et artiste surréaliste, découverts lors de son exploration de la bibliothèque) et sculpture (ces cadres en bois peints comparables aux châssis de la bibliothèque).
En outre, pour coller davantage au style de la maison du XVIIe siècle, plusieurs tentures ornent quelques murs ou balustrades, entre patchworks et artisanat malhabile, tandis que des petits objets en céramique présentés sur des bancs nous font ironiquement croire qu’on se situe sur un site gallo-romain et ponctuent adroitement une exposition largement convaincante.
– du 8 avril au 19 juin 2011, Jessica Warboys propose, au Crédac d’Ivry-sur-Seine, une autre exposition personnelle dont nous rendrons compte prochainement
le 07/05/2011